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Choisir un biotope

L’aquarium récifal, reproduction d‘un écosystème

L’aquarium récifal fonctionne de façon naturelle aussi il est important de toujours s’inspirer des conditions réelles pour sa réalisation. Les animaux peuplant les lagons tropicaux sont les plus aptes à être maintenus en captivité. Ils sont plus résistants et leur environnement est aussi plus simple à reproduire. Autre point à observer : Pour garantir l’équilibre biologique il faut placer peu de poissons au regard du volume et de la population de petits détritivores.

Notre aquarium récifal va tenter de reproduire un morceau de récif et son fonctionnement, principalement les techniques d’épuration de l’eau, l'hydrodynamisme, l'éclairage, vont faire appel à celles observées en milieu naturel. La reproduction fidèle de l’environnement n’est donc pas un choix purement esthétique mais bien guidée par la nécessité de conserver les organismes nous aidant a maintenir l’équilibre biologique.

Un écosystème est composé d’une part par le biotope, l’environnement physique du milieu et d’autre part par la biocénose constituée par l’ensemble des êtres vivants, végétaux et animaux, qui le peuplent.

Choisir un environnement

Choisir et se fixer un environnement est un moyen de découvrir les exigences et les caractéristiques des écosystèmes récifaux. Cela nous aide à reconstituer le plus fidèlement possible le milieu choisi. Cette étude débouche sur le choix du matériel apte à recréer les conditions environnementales naturelles.

Les zones récifales qui nous intéressent sont réparties sur l’ensemble des mers tropicales qui représentent une petite surface des mers du globe. Deux zones se distinguent : La zone Caraïbes et la zone Indo-Pacifique. Les récifs tropicaux ont comme dénominateur commun :

Lagon

Plus d’info : Les zooxanthelles, conditions de construction du récif.

Histoire du récif

La construction du récif par les coraux hermatypiques et son évolution nous aide à appréhender les différentes zones récifales pour tenter de les reconstituer le plus fidèlement possible dans nos aquariums récifaux .

Naissance du récif fringeant

L'histoire d'un nouveau récif commence par une naissance, plus précisément de nombreuses naissances, lors de la reproduction sexuée des coraux. Nous savons que celle-ci à lieu une fois par an c'est un événement remarquable. Les oufs fécondés deviennent larves : Les planula qui sont à cette étape de leur existence des organismes vivant en eau libre. Cette errance, au hasard des courants marins, permet l'essaimage de la colonie. Elle doit prendre fin lors de la métamorphose adulte et transformation en polype. Les planula doivent avoir à ce moment un site propice pour se fixer. Il est nécessaire qu'elles rencontrent par chance un substrat solide et correctement exposé pour survivre. Ce peut être le cas d'une épave, c'est plus sûrement celui des côtes rocheuses. Sur ce terrain propice commence un nouvel établissement de la colonie. Son développement se fait alors principalement par la croissance et le bourgeonnement asexué, celui observé en aquarium. Le jeune récif corallien, composé de multiples espèces, commence donc à croitre et recouvrir la roche en bordure de côte. Les colonies coralliennes forment un récif fringeant (en frange de la côte). Avec la maturité, la formation présente un tombant, appelé externe car orienté vers la mer libre. La croissance du récif se poursuit lentement vers le large, elle est finalement interrompue par la profondeur qui empêche les coraux hermatypiques de croitre par un manque de lumière. La lumière, via les zooxanthelles symbiotiques, est en effet une ressource trophique indispensable à la calcification. Ce type de récif fringeant s'observe en Mer Rouge.

Le platier

Le récif fringeant se développe donc jusqu'à la surface de l'eau, et les différentes colonies coralliennes commencent leur conquête du territoire vers le large. Tant que la profondeur d'eau permet le développement des espèces zooxanthellés, la croissance du récif se poursuit. L'épaisseur de la ceinture de corail augmente peu à peu jusqu'à constituer un platier. Le platier forme ainsi le sommet de la barrière corallienne. Son point le plus haut atteint souvent le niveau de basse mer et se retrouve même parfois à l'air libre. Le ressac alors qu'il recouvre la crête récifale, n'atteint plus les zones plus éloignées qui sont asséchées sous un ensoleillement intense. Le platier est un milieu proche des flaques laissées par la marée sur nos côtes. Ces conditions, très rudes, ainsi qu'un appauvrissement des ressources planctoniques, font que les colonies de coraux les plus anciennes, même exposées à la lumière solaire, finissent par mourir et se désagrègent. Cette érosion laisse place à un lagon, espace entre la côte et la barrière de corail vivante.

Le lagon

Le lagon est ainsi une sorte de lac au fond sableux, constitué d'aragonite, conséquence de la désagrégation des coraux morts et de calcite due aux débris des autres animaux (mollusques). Les squelettes des coraux continuent leur érosion et la profondeur du lagon témoigne de son ancienneté. Le biotope est ici très différent du tombant externe et de celui du platier. Ce lieu, plus calme, bien exposé au rayonnement solaire, est propice aux organismes incapables de résister à l'hydrodynamisme du ressac et aux conditions extrêmes du platier. Des passes se forment pour relier le lac interne et la mer libre. Ces passes sont soumises à des courants de marée pouvant être assez violents. Ces passes permettent la communication entre le lagon et la mer libre, elles contribuent activement aux échanges entre ces deux mondes. Par exemple : Les poissons juvéniles profitent d'un milieu adapté à leur croissance. Les algues, essentiellement les herbiers de phanérogames, se développent et sont favorables à l'expansion d'une faune particulière. Ces herbiers sont aussi prolongés par des mangroves, ou forêts de palétuviers, essentielles à la reproduction de multiples espèces.

L'atoll

L'atoll est un cas particulier d'érosion d'une île, généralement d'origine volcanique, propice à la constitution d'un récif fringeant. L'érosion fait que l'île s'enfonce progressivement dans l'océan. Le corail est alors poussé à se développer vers la surface pour compenser l'enfoncement de l'ile. Lorsque la croissance des colonies coralliennes suffit à balancer l'érosion, un lagon de très grande taille se forme et donne la forme caractéristique des archipels d'iles, comme les Maldives.

De multiples niches écologiques

Le récif est un biotope remarquable au sein desquels la vie s'épanouie sous de multiples formes. Bien que pour chaque organisme la survie soit individuelle, l'ensemble des espèces atteint une incroyable biodiversité où chacun à un rôle à jouer. Il y a un biotope récifal global composé de multiples niches où les interactions et échanges sont nécessaires et réciproques. Ces multiples zones aux caractéristiques spécifiques sont soumises à différentes conditions physiques : Forces et amplitudes des marées, du ressac, de l'ensoleillement, de la température, de la nature du fond, etc. Un lagon possède un tombant interne (coté de la barrière de corail orienté vers la côte) dont les coraux les plus fragiles et graciles sont les hôtes. Des plots de corail éparses dans le lagon, le tombant externe, le platier, l'herbier de phanérogames, la mangrove sont autant de biotopes, ou plutôt de niches écologiques. Les espèces animales et végétales, s'adaptent et modèlent ainsi autant de petits écosystèmes dont nous devons nous inspirer dans la réalisation de nos aquariums récifaux. Car, même si la plupart des organismes possèdent une aptitude d'adaptation, il est assez raisonnable de reproduire les caractéristiques physiques d'une de ces niches écologiques pour conserver dans de bonnes conditions les espèces typiques d'un milieu.

Plus d'info : Les coraux hermatypiques : Bâtisseurs du récif, article écrit pour nanoZine.

Zonation

Autour de cette barrière il est possible de différencier quatre zones principales :

Ces quatre zones pourtant proches sont en fait différentes selon les conditions :

Chacune des zones peut aussi être décomposée en différentes parties :

Ces différentes zones de situations ou ‘zonations’ définissent des petits écosystèmes abritant des espèces, faune et flore, dont les exigences sont adaptées aux caractéristiques physiques de chaque zone.

Avec sa petite taille un aquarium ne peut reproduire correctement qu'une zone récifale, infime partie du milieu naturel .

La recherche de la reproduction d'un biotope précis facilite le maintien des conditions optimales pour les habitants de l’aquarium. Le choix du matériel est en partie conditionné par le milieu à reproduire dans l'aquarium. L'éclairage, le brassage, la méthode même sont directement liés au choix du biotope.

Par exemple : Une technique DSB, qui utilise un lit de sable, est bien plus adaptée à un aquarium reproduisant un lagon qu'à celui imitant une crête récifale ou un tombant.

Enfin les animaux sont soigneusement choisis pour correspondre à ce biotope, chacun ayant un rôle bénéfique pour l'ensemble.
Le choix du débutant ne doit pas être uniquement esthétique mais faire appel à la raison. Un aquarium de type lagon ou pente interne est bien plus simple à réaliser qu'un récif tombant ou une crête récifale et les espèces animales spécifiques y sont également plus faciles à maintenir.

Des courants, pouvant être assez forts, constituent l’hydrodynamisme du lagon, ceux-ci sont cependant plus faciles à simuler par des pompes recréant un courant que l’immense énergie des vagues se brisant sur la barrière récifale.

Dans un lagon les variations de température dépendantes de l’ensoleillement ou de salinité lors des pluies abondantes, mettent à plus rude épreuve les animaux et sélectionne ainsi naturellement les espèces les plus endurcies à subir des modifications de leur environnement.

La sagesse conseille donc de commencer par un aquarium écotypique reproduisant une pente interne du récif ou un ‘plot’ de corail situé dans le lagon.

Vous pouvez également monter un aquarium très spécialisé, par exemple : Un herbier avec des hippocampes, une association poisson clown anémone, des Pterapogon kauderni associés à des oursins diadèmes, etc.

Un autre critère permettant de se fixer un biotope est la localisation géographique de la zone récifale. Cependant l’importance est moindre, dans la mesure où l’on se limite à la zone tropicale et où la composition, la salinité et surtout la température de l'eau sont comparables. Il est bien sur préférable de choisir des espèces natives d’une même région (ou espèces endémiques).

Peupler l’aquarium

Les récifs tropicaux existent depuis plus de 400 millions d’années et les migrations entre les différentes régions du globe, facilités par la communication des océans, ont établies des caractéristiques biologiques communes. Les différences locales sont même plus marquées selon les endroits du récif que selon les endroits du globe. Ainsi vous placerez dans votre aquarium les animaux peuplant avant tout le biotope récifal que vous vous serez fixé. Cette population constituera la biocénose de votre aquarium.

Les conditions d'éclairage et de brassage d’un lagon sont donc moins difficiles à reproduire qu’une crête récifale ou un platier. Les animaux choisis sont donc ceux peuplant cette zone . Les coraux mous constituent ici l'essentiel de la population corallienne.

Vous devrez essayer de reproduire une biocénose équilibrée de ce système et de maintenir la meilleure biodiversité possible favorisant les niveaux trophiques inférieurs.

En d’autres termes vous chercherez à conserver le maximum de petits organismes, microfaune et microflore, un grand nombre de petits invertébrés pour peu de poissons.

Le nombre d’organismes selon les niveaux trophiques est représenté souvent comme une pyramide écologique dont le sommet est occupé par les prédateurs de grande taille (le niveau trophique supérieur) et la base par les micro-organismes. Cela signifie que les prédateurs, les poissons dans notre cas, sont naturellement en très petit nombre comparativement à la population d’organismes inférieurs. Il faut garder ce schéma à l’esprit lorsque l’on achète un nouveau pensionnaire, se poser la question : Que va t-il se passer pour les petits organismes, de quelle façon l’équilibre de l’aquarium va –il être modifié ?

Selon le volume de l’aquarium il est possible ou non de maintenir des poissons. Avec moins de 300 litres peu d’espèces sont compatibles. En dessous de 100 litres il devient vraiment difficile de réaliser un aquarium récifal équilibré avec poissons. Il ne s’agit pas de sentimentalisme ou d’anthropomorphisme , même si la taille relative entre poissons et aquarium ne doit pas donner un sentiment d’oppression, mais simplement de difficultés de réalisation d’un équilibre biologique. En revanche il est possible de descendre jusqu’à 30 litres si on place dans le bac uniquement des petits invertébrés, moindres consommateurs ainsi qu’une population de coraux, ces derniers, on le verra plus loin, pouvant être assimilés à des plantes dans l’équilibre biologique de l’aquarium.

La capacité d’épuration naturelle de l’aquarium est dans tous les cas un paramètre essentiel pour le maintien des animaux. Les différents moyens pour y parvenir vont être détaillés sur la page 'Techniques de filtration - Cycle de l'azote'.

N’oubliez pas : Essayer de reproduire un biotope précis, une zone du récif, simplifie la réalisation, guide vos choix et assure un développement harmonieux des différentes espèces présentes dans l'aquarium. Les espèces peuplant les lagons sont les plus résistantes en aquarium.

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