Introduction
moyennes
Démarrage
FO ou récifal
Micro, nano et pico
Time and Money
commencer
Composition
Dosages
conseillés
au débutant
Estimation
des couts
Abréviations
Glossaire
matériel
10 clés du succès
Cycle de l'azote
Paramètres
Photographies
Ecosystèmes
récifaux
La maintenance
La maintenance
Malgré nos efforts pour avoir une grande variété de plantes et d'animaux, beaucoup de petits et peu de grands, essayant de reproduire un biotope naturel, le monde clos de l'aquarium n'est pas, hélas, un écosystème définitivement équilibré. Certains composés disparaissent ou se transforment : Calcium, carbonates, iode, strontium,... d'autres risquent de s'accumuler : Nitrates, phosphates, … Les composés en diminution devront être remplacés sinon il y aura carence, et les composés en excès devront être retir és avant d'atteindre leur seuil de toxicité.
Autre problème, la faible quantité de producteurs primaire et de petits organismes fait qu’il faut fournir des aliments en quantité suffisante pour assurer une croissance et une survie normale à ce petit monde. Et puis aussi faire le ménage, entretenir le matériel et intervenir à bon escient pour assurer un développement harmonieux des différentes esp èces.
Il faut s'astreindre à opérer une maintenance régulière pour nettoyer, nourrir, ajuster dans le but de conserver l'équilibre de l'aquarium.
Nettoyer
Tout d'abord un premier conseil : Soyez d'une hygiène irréprochable lors des interventions dans le bac. Il est certain que vous devrez intervenir en mettant les mains dans votre aquarium, celles-ci doivent propres et extrêmement bien rincées. Faites très attention avec les phosphates des détergents. L'introduction des mains ou d'ustensiles dans le bac doit être limitée au maximum, et lorsqu'il faut le faire, il faut s'assurer de ne pas introduire de futurs problèmes dans l'aquarium.
Pour votre santé autant que pour celles des animaux, évitez de mettre les mains trop souvent dans l'aquarium. En plus des risques d'électrisation, les animaux du récif sont très souvent experts en luttes chimiques. Le milieu est également propice à la cultures de bactéries. Des pincettes en plastique sont biens pratiques pour les petites manipulations. Faites aussi attention aux piqûres et coupures lors des manipulations dans l’aquarium certains invertébrés sont venimeux, en particulier les oursins diadème et certains coraux durs. S'il faut mettre les mains dans l'aquarium :
- Lavez-vous soigneusement avant sans oublier de se rincer parfaitement à l'eau claire puis se sécher, c'est pour le bien de vos animaux.
- Lavez-vous aussi les mains soigneusement après, il s'agit bien entendu de préserver votre santé.
Notez que le fait de mettre les mains dans l'eau inhibe l'action de l'écumeur pendant quelques heures, phénomène dû à l'introduction de graisses réduisant l’effet tensioactif, et cela même si les mains sont propres.
Le nettoyage est un travail quotidien. Il faut tout d'abord observer attentivement le bac et vérifier que tout fonctionne correctement : température, écumeur, pompes et crépines. Que les animaux sont tous présents en bonne forme, les pierres en place et le reste du matériel fonctionnel. Décelez les signes avant coureurs d’un dérèglement :
- Présence d’algues inférieures,
- Coloration de l’eau ou du substrat,
- Modification de la transparence ou de l’odeur de l’eau,
- Changement de comportement des animaux.
Plus d’info au chapitre ‘Que faire en cas de problème’ pour définir les actions à appliquer en cas de difficulté.
L'écumeur est vidé 2 à 3 fois par semaine en fonction du remplissage de la coupelle. Celle-ci est nettoyée avec une brosse à dents réservée à cet usage et de l'eau très chaude pour bien la dégraisser, n'utilisez pas les doigts. A cette occasion vérifiez l'aspiration d'air du venturi de l'écumeur qui se bouche régulièrement.
Les débris de végétaux et tous les gros déchets visibles sont retirés.
Vous devez nettoyer le filtre et les crépines aussi fréquemment que possible. Le perlon du filtre externe est changé ou nettoyé au moins chaque semaine avec aussi le changement mensuel de la pochette de charbon actif si celui-ci est utilisé. Le filtre externe n’est toléré, avec la méthode berlinoise, que si celui-ci exporte les déchets avec un minimum de dégradation biologique.
Astuce : Les masses de perlon neuves sont lavées à l’eau très chaude avant leur utilisation pour éliminer toutes traces des substances de fabrication.
Nettoyage des vitres tous les jours ou tous les 2 à 3 jours selon votre goût et votre courage. Avec le temps et la maturation du bac l'entretien sera de plus en plus facile et de plus en plus espacé, aidé par les gastéropodes herbivores.
Les algues corallines calcaires sur les vitres nécessitent un raclage hebdomadaire avec une lame de cutter ou une carte en plastique. Ces algues sont assez difficiles à retirer. Attention à ne pas rayer le verre avec des grains de sable ou avec une lame.
Lors de la période de démarrage, il peut être utile de faire des ‘tempêtes’, un petit nettoyage au ‘karcher’ avec un tube branché sur la sortie d’une pompe de brassage pour agiter les sédiments déposés sur les pierres. Attention, Il faut y aller avec douceur sur les invertébrés fixés.
Quelques heures après cette turbulence le filtre externe est nettoyé. A cette occasion Les particules en suspensions peuvent aussi être piégées en mettant un filtre sur la crépine d'une pompe de brassage, certaines sont prévues pour cela. On laisse tourner quelques heures avant de retirer le filtre, c'est vraiment efficace. Solution alternative : La crépine est retirée pour aspirer librement les débris et un sac de récupération à mailles fines est placé en sortie de la pompe pour piéger les particules, à la manière d’un sac d’aspirateur.
Les nettoyages sont faits régulièrement pour ne pas passer brutalement de très sale à très propre et perturber l'équilibre biologique d’un aquarium établi. Il est préférable de ne pas récurer l'aquarium pour maintenir la microfaune en quantité. Notez aussi que la sédimentation est un processus normal et fondateur des récifs coralliens et que ce n'est pas un phénomène alarmant.
Les plantes trop envahissantes (Caulerpa) sont élaguées si les poissons ne le font pas. Vous pouvez les congeler pour nourrir les poissons herbivores, chirurgiens en particulier, ainsi que les invertébrés. Il n'est pas prudent d'avoir une grande quantité de Caulerpa dans un aquarium. Des dégradation brutales sont relatées (Caulerpa racemosa) aussi la quantité de Caulerpa est toujours réduite pour éviter tout risque de pollution. Les algues filamenteuses sont enlevées avec l’aide d’une brosse à dents et piégées avec une filtartion mécanique (bas fin en sortie d'une pompe de brassage).
Entretien du matériel
L'entretien du matériel a déjà été abordé dans les différents chapitres consacrés aux équipements, il s'agit principalement :
- Du renouvellement annuel des lampes HQI ou tubes fluorescents. Si votre installation utilise plusieurs lampes, essayez de décaler le changement dans le temps de manière à limiter les variations d’intensité lumineuse. Une lampe HQI d’avance permet l’échange rapide en cas de panne.
- Du changement bimensuel du diffuseur d'air pour les écumeurs fonctionnant avec une pompe à air.
- Du nettoyage périodique des pompes (crépines) et de l'écumeur, les prises d'air se bouchent régulièrement.
- Du renouvellement des kits de mesures.
- Du changement annuel des pré-filtres de l'osmoseur. La membrane d’un osmoseur peut durer 2 ans à condition de s’en servir régulièrement.
- De la vérification de l'usure et du vieillissement du matériel (durcissement des gaines des fils électriques, douilles, trace de rouille ou d'oxydation, etc.). Le milieu marin est particulièrement corrosif et le matériel est durement éprouvé.
Tous les 6 mois environ, démontage des pompes et du reste du matériel pour un nettoyage en profondeur en particulier pour retirer les calcifications. Vérifiez soigneusement l’installation électrique, la prise de terre de l’aquarium, déclenchez le disjoncteur différentiel avec son bouton de test pour s’assurer qu’il protège toujours parfaitement.
Plus d’info au chapitre ‘Règles de sécurité électrique’
Nourrir
Il faut nourrir suffisamment et au moins deux fois par jour. Les animaux ne doivent pas être affamés. Les aliments sont évidemment nécessaires au métabolisme des organismes vivants, ils participent à l’équilibre physico-chimique de l’aquarium au même titre que d’autres apports : Lumière, énergie de brassage, chauffage, calcium, carbonate, etc.
Toute la difficulté est d'apporter des aliments de qualité, adaptés, variés, de façon copieuse mais sans excès non plus.
Trop de nourriture non consommée est un risque potentiel de pollution et d’augmentation des nitrates. La nourriture doit être consommée rapidement. Les abus évidents doivent être retirés avant leurs dégradations. A l'inverse, un défaut de nutriments, sous forme de carbone organique, appauvrira la microfaune qui a besoin d'une certaine dose de déchets, de miettes de nourriture, pour survivre en quantité. Si on réduit la biomasse lorsqu'un excès de charge organique surviendra, trop de nourriture, mort d’un petit animal, azote sous forme de nitrites/nitrates, la situation risque d'être catastrophique si la macro et microfaune ne sont pas suffisantes pour faire face. Ce dosage équilibré des apports en nutriment, mésotrophe, est le fruit de l'expérience.
Les Artemia vivantes ou congelées sont une bonne nourriture de
base. Ces petites crevettes sont très bien acceptées par
les poissons et par d’autres invertébrés. Les cubes
congelés peuvent être fractionnés pour s’adapter à la
quantité nécessaire.
Pour apporter une nourriture équilibrée il faut varier
les menus : Nourriture sèche, Mysis congelés, moule crue
ouverte ou précuite, morceaux de crevette et de poisson cru, etc.
Une petite gâterie deux fois par semaine : des nauplies d'Artemia
fraîchement écloses et vivantes. Les colonies de petits
organismes qui vivent et se reproduisent dans l’aquarium servent
aussi occasionnellement de nourriture.
La plupart des poissons et des invertébrés mobile sont omnivores aussi il faut fournir des végétaux : Algues Caulerpa, algues sèches, brocolis crus, épinards pochés, petits pois, fruits. Une carence en végétaux peut conduire les animaux à développer des maladies. Recherchez de préférence les algues marines car les végétaux terrestres sont souvent cultivés avec des ajouts de phosphates.
Astuce : Les brocolis congelés de qualité ‘bio’ ne contiennent pas trop de phosphates, se tiennent bien dans l’eau et sont rapidement acceptés. Vous trouverez des algues alimentaires, les nori par exemple, dans les boutiques spécialisées de cuisine japonaise.
Avec un aquarium récifal il est plus simple de doser la nourriture que dans un aquarium FO car les détritivores sont présents pour manger les miettes non consommées par les poissons. Et si ceux-ci sont nourris copieusement les restes suffisent aux invertébrés et au développement de la microfaune.
Les animaux s’habituent à la nourriture qui leur est donnée. Tout changement n’est pas accepté immédiatement aussi il faut donner de petites quantités lors de l’expérimentation d’un nouvel aliment. Peu à peu les quantités sont augmentées si la nourriture est tolérée.
En ce qui concerne les coraux symbiotiques, dans un aquarium, la nourriture de base est tirée de leurs zooxanthelles et donc liée à la qualité de l’éclairage. Quelques invertébrés fixés sont cependant capables de capturer des proies, laisser le hasard s'en occuper évite un risque de suralimentation de ces invertébrés.
Pour les invertébrés non symbiotiques il est nécessaire d’apporter localement une nourriture adaptée : Zooplancton, phytoplancton, nourriture lyophilisée comme le cyclops eeze et cela au bon moment, généralement au début de la phase nocturne. C’est beaucoup de travail et la conservation de ces espèces n’est pas conseillée au débutant.
Préparation 'maison'
Il est d'usage d'affirmer que des menus variés subviennent correctement aux besoins des animaux. Bien entendu il ne s'agit pas de divertir le goût des poissons par des menus originaux mais de leur apporter par diverses sources toutes les substances nécessaires à leur organisme. La routine, le manque de temps fait que souvent le même plat est finalement servi quotidiennement et seul le week-end permet de composer un petit extra. Rapidement les apports ne sont plus tant 'variés' et les besoins vitaux des animaux ne sont plus complètement assumés. Autre difficulté, les nourritures surgelés sont essentiellement composées de crevettes ou chair de moule, c'est à dire d'aliments d'origine animale, or les apports de végétaux ne doivent pas être omis.
Ces raisons m'ont conduit à préparer une nourriture maison à base de multiples aliments complémentaires dont voici la recette. Celle-ci n'est pas particulièrement originale et peut être améliorée sans problème . Cela donne cependant quelques pistes.
Voici donc ma recette maison inspirée de celle de clown974.
Les quantités doivent être faites de façon à obtenir un mélange composé de 30% de nourriture d'origine animale pour 70% d'origine végétale. Environ 500 gr de ce mélange sont préparés.
La nourriture animale est obtenue par des proportions équivalentes :
- D'un filet de poisson blanc,
- De trois grosses crevettes entières.
- Un mélange d'algues séchées (Nori [ Porphyra sp .], Dulse [ Palmaria palmata ], Laitue de mer [ Ulva lactuca ]),
- De deux ou trois feuilles de nori séchées [ Porphyra sp .],
- De brocolis (comporte de la vitamine C),
- De la banane,
- De l'avocat.
Additifs
- Pour 500 g de préparation environ est ajouté :
- Des paillettes de Cyclop Eeze (quelques cuillères à café),
- De la spiruline en poudre (quelques cuillères à café),
- Une gousse d'ail (efficace contre les parasites internes),
- Un peu de praprika doux (carotène vitamine A).
Les additifs apportents des compléments vitaminés, stimulent l'appétence ou préviennent contre les parasites intestinaux
Tous les ingrédients sont mélangés ensembles crus et passés au mixer en ajoutant, si nécessaire, un peu d'eau minérale en bouteille pour obtenir une purée. Les crevettes sont mises entières sans être décortiquées.
On fait chauffer un peu d'eau (environ 25 cl à 33 cl) avec quelques cuillères à café d'agar agar (consultez le mode d'emploi). Il faut porter lentement le mélange à ébullition en remuant constamment. Une fois l'agar agar complètement dilué, la cuisson est arrêtée. On verse alors le mélange dans la casserole d'aga agar. On remue de façon à ce que l'agar agar soit répartie de façon homogène. Le mélange résultant est mis à refroidir lentement (inutile de le mettre au réfrigérateur). Une fois à 20°C l'agar agar, qui est un puissant gélifiant à base d'algues marines, solidifie notre pâtée. Il reste encore à râper le mélange et de le répartir dans des sacs de congélation.
J'utilise maintenant 2 jours sur 3 cette préparation. Il faut admettre qu'elle est particulièrement bien acceptée par les poissons et stimule réellement leur appétence. Les Artémia, mysis, nori ne sont plus distribués que deux ou trois fois par semaine ce qui facilite la maintenance des animaux. Bien entendu cela ne 'marche' qu'avec les poissons sans exigences alimentaires particulières.
Encore une chose : Tous les ingrédients se trouvent facilement dans les magasins 'bio' ou de diététique.
Risques d’apport de phosphates
Les aliments congelés sont soigneusement rincés et nettoyés dans un tamis sous le robinet jusqu'à dégel complet de l'eau de congélation, une passoire à thé convient parfaitement. Cette eau est fortement chargée en substances polluantes, il ne faut jamais mettre l’eau de congélation dans l’aquarium. Les grosses impuretés sont retirées avant utilisation.
Gardez à l'esprit qu'il est autrement plus difficile d'extraire du bac les phosphates que de les introduire involontairement avec un élément susceptible d'en contenir :
- Les nourritures et en particulier l'eau en surplus des nourritures congelés.
- L'eau du robinet.
- Un substrat calcaire, ou des pierres de décor.
- Un charbon actif de mauvaise qualité.
- Certains additifs, etc.
Des doses infimes, difficilement mesurables par nos tests, sont responsables d'envahissement du bac par les algues inférieures et peuvent aller jusqu'à la perte d'invertébrés. Vous devez être vigilant. La croissance anormale d'algues étant généralement une conséquence et non pas la cause du problème.
Si malheureusement vous avez trop de phosphates, voici quelques conseils pour tenter d’en retirer :
- Réduire la quantité de nourriture distribuée.
- Redimensionner à la hausse l'écumeur.
- Augmenter les apports minéraux et utiliser du kalkwasser pour remonter le taux de calcium. Maintenir la concentration en magnésium à 1300 mg/litre.
- Faire des changements d'eau avec un sel non enrichi et lutter contre la sédimentation avec une bonne filtration mécanique.
- Traiter avec une résine spécifique anti-phosphates ou avec de l'oxyde d'aluminium (1g pour 2 litres).
- Ne pas faire d’apports d’oligo-éléments et de nourritures planctoniques.
- Si après analyse, le sable servant de substrat semble en cause, le retirer.
Maintenir une bonne population d'herbivores et de détritivores, cultiver des plantes supérieures pour fixer et récolter en permanence les phosphates et les nitrates stockés dans le tissu des végétaux sont de bonnes dispositions préventives contres les phosphates. D’autre part une très faible dose de phosphates est nécessaire à la croissance des animaux (phosphore) aussi le traitement sur résine ne doit pas être fait en permanence ou sans une bonne raison.
AJUSTER Les parametres physico-chimiques
Variation des paramètres physico-chimiques
Du fait de leur consommation et leur transformation dans le volume d'eau très réduit de l'aquarium les paramètres physico-chimiques ont tendance à varier : Température mais aussi salinité, dureté (carbonates), calcium, iode, strontium,... Et de très nombreuses interactions lient les différents paramètres entre eux. Plus le volume sera réduit, plus les variations seront rapides et agressives pour les animaux. Noter régulièrement les valeurs (T°, dKH, pH, Ca) permet d’évaluer l'évolution des paramètres ainsi que l'action des additifs. Aidez-vous pour cela du Tableau de maintenance fourni en exemple.
Renouvellement partiel de l'eau
La première solution pour lutter contre l'appauvrissement permanent des minéraux (ions) et des oligo-éléments ainsi que l'accumulation des toxines est le renouvellement partiel de l'eau. Celui-ci est efficace et sans danger si l'eau préparée est de bonne qualité et que le sel synthétique utilisé est complet et équilibré ou bien que vous disposiez d’eau de mer naturelle sans nitrates.
Il faudra appliquer le changement d’eau dès l'introduction des pierres vivantes. Un minimum d’échange de 10% à 20% du volume mensuel est conseillé.
Bien que l’effet soit moins radical, Il est préférable de faire le renouvellement de l’eau de manière continue, avec de plus petites quantités. Un remplacement de 2% tous les deux ou trois jours par exemple.
L’inconvénient de cet échange est son coût pour maintenir la concentration des différents éléments à des taux acceptables. Certaines carences peuvent être compensées plus avantageusement par des ajouts chimiques. Cela est surtout vrai si vous cultivez beaucoup de coraux durs, grands consommateurs de calcium et de carbonates pour l'édification de leur squelette.
Spécial nano. Un aquarium de petit volume autorise les changements d’eau très importants sans que cela soit une corvée ni d’un coût élevé. Il est ainsi possible de changer de 10% du volume chaque semaine. Cela permet de réduire considérablement les besoins en épuration et en additifs.
Astuce : Un sel ‘complet’ (qualité Reef) réduit aussi les besoins en supplémentations. Ces sels comportent des additifs, prenez garde au pH très élevé obtenu. Il ne faut pas faire un échange significatif brutalement mais plutôt procéder lentement, en goutte-à-goutte, comme avec l’ajout d’un autre additif.
N’oubliez pas : Les changements d’eau sont la plus simple et la meilleure solution pour lutter contre l’appauvrissement des éléments consommés par le métabolisme des animaux et la dilution des éléments concentrés par la pollution.
Maintien de la salinité
L’objectif est de conserver le niveau d'eau et une salinité correcte et constante.
L'eau évaporée est douce, la compensation de niveau se fait donc au quotidien avec de l'eau osmosée ou autre source d’eau douce de qualité sans nitrates. Le niveau est ajusté régulièrement pour atténuer les variations de salinité et ne pas provoquer un choc osmotique aux animaux. C'est le rôle de l'osmolateur qui compense le niveau automatiquement et constamment. On peut profiter de l'ajout d’eau douce pour mettre en goutte-à-goutte soit du chlorure de calcium, du buffer, de l'iode, du strontium, du magnésium, etc. Ou mieux encore utiliser un Réacteur A Hydroxyde branché sur l’osmolateur (capteur de niveau) pour automatiser la distribution de kalkwasser.
Attention : Les différentes solutions ne sont pas mélangées dans un ‘cocktail’ mais toujours utilisées séparément.
Le nettoyage du filtre, l'écumeur, les organismes vivants ont tendance à retirer un peu de sel. Il est donc nécessaire de contrôler la densité dans l'aquarium pour ajuster la salinité à l’occasion du renouvellement partiel de l’eau. L’eau salée est préparée 24 H à l’avance et bien oxygénée (brassage) pour équilibrer le taux de CO2 avant le transfert.
Astuce : Pour ne pas modifier le taux d’humidité contenue dans le sel il faut soigneusement refermer le sachet plastique et le maintenir étanche à l’air avec l’aide d’une pince à linge.
Préparation aux congés d’été
Les congés d’été sont un péril pour l’aquarium récifal, particulièrement pour un nano. La préparation doit être faite bien avant le jour du départ. Les sources de problèmes sont :
- L’élévation de température au-delà d’une limite fixée à 30°C,
- L’augmentation de la salinité, conséquence de l’évaporation de l’eau,
- La défaillance d’un équipement,
- La panne électrique,
- Le manque de nourriture des animaux,
- L’appauvrissement des paramètres par manque de supplémentations.
Chaque installation est un cas particulier en fonction du matériel utilisé et des possibilités offertes par le voisinage, voici cependant quelques conseils généraux.
La règle d’or : N’apporter aucune modification de l’aquarium au moins un mois avant la date du départ. Il est indispensable de juger de la stabilité du décor, de la bonne santé des animaux, du fonctionnement correct du matériel. Tous les bricolages ou changements dans l’installation doivent être en place au minima 15 jours avant le départ. Et les dernières interventions d’entretien auront lieu deux ou trois jours au préalable.
L’augmentation de la température
Le risque le plus important est une élévation fatale de température.
La pièce doit être gardée la plus fraîche possible,
volets fermés, porte ouverte. L’ajout des calories est réduit
au maximum : Moteur des pompes de brassage à l’extérieur
de la cuve d’eau, réduction des cycles d’éclairage
pendant les pointes de chaleurs de la journée, ventilation de la rampe
d’éclairage, augmentation de hauteur de la rampe.
Mettre en place Impérativement un climatiseur à l’usage de l’aquarium. A ventilateur (ce qui nécessite aussi un osmolateur) ou un refroidisseur à compresseur ou Peltier.
L’augmentation de la salinité
L’évaporation de l’aquarium nécessite la préparation
d’eau osmosée ou une réserve de bouteilles d’eau minérale
en quantité suffisante, surtout dans le cas d'un refroidisseur à ventilateur.
L’ajout sera fait automatiquement par un osmolateur ou manuellement et
quotidiennement par une personne de bonne volonté vous remplaçant.
Dans ce dernier cas facilitez la tâche en installant un dispositif goutte à goutte
efficace et simple d’utilisation.
La défaillance d’un équipement
Pour pallier à une défaillance toujours possible les dispositifs
de chauffage de l’aquarium sont déconnectés. L’installation électrique
comportera au moins deux disjoncteurs différentiels permettant d’alimenter
séparément deux groupes d’équipements. La défaillance
d’un groupe n’arrêtant pas totalement le fonctionnement : Une
pompe de brassage sur deux, une lampe sur deux, etc. L'installation est minutieusement
inspectée pour détecter toute panne possible : Branchements, raccordements
et fils électriques, tube et tuyauterie. Mise en place de colliers
de serrage en plastique.
Les pannes électriques
Pour limiter les risques il faut débrancher tous les appareils de l'installation électrique
de la maison : Téléviseur, machine à laver, lampes, appareils électroménagers,
ordinateurs, etc. En cas d'une coupure générale de courant, seule
une alarme automatique envoyée vers votre téléphone portable
ou un voisin bienveillant permettra de sauver l’aquarium.
Le manque de nourriture des animaux
C’est une préoccupation mais pas un risque réel. Le risque
est plutôt un surdosage et cela que les apports de nourritures soient faits
automatiquement ou par un voisin. Aussi préparez bien les doses quotidiennes
avec le cas échéant un bon mode d’emploi. Si l’absence
n’est que d’une ou deux semaines ne prévoyez aucun apport
de nourriture.
L’appauvrissement des paramètres (iode, calcium, etc.)
Dans ce cas le risque est une réduction de croissance sans péril
réel. Sans un automatisme performant mieux vaut suspendre les ajouts et
supplémentations.
Quelques jours avant le départ
La préparation finale ne doit pas être faite la veille du départ
(encore moins le jour même). Le nettoyage (filtre, écumeur, crépine,
...), le changement partiel de l'eau, etc. Toutes ces opérations de maintenance
habituelles sont faites soigneusement mais tout doit être fait deux ou
trois jours avant le départ, sans rien oublier, sans précipitation,
afin de s'assurer qu'aucune fuite, desserrage, ... ne va pas se produire.
Le perlon du filtre externe est remplacé par une poche de charbon actif.
Un trop plein est mis en place sur le godet de l'écumeur pour éviter un débordement.
Les animaux seront nourris copieusement le mois précédent le départ s'ils doivent affronter un jeûne mais bien entendu sans aucun excès et pollution inhabituelle.
Desequilibre de la balance ionique
L'ajout de chlorure de calcium est très efficace pour remonter un faible taux de calcium mais abouti à un déséquilibre ionique. C'est à dire la présence non naturelle d'ions dans l'eau de l'aquarium.
Le chlorure de calcium apporte l'ion calcium, du bicarbonate de sodium et du carbonate de sodium sont ajoutés conjointement pour permettre le processus complet de calcification.
Ce sont les solutions dites bi-composants = Buffer + Chlorure de calcium.
Ces solutions sont utilisées occasionnellement pour remonter rapidement la concentration de calcium. Mais à cause de ce déséquilibre ionique il ne faut pas y avoir recours systématiquement. L'usage de Kalkwasser ou d'un RAC est vraiment préférable à long terme.
Voici les équations pour ceux que la chimie ne rebute pas trop. Chlorure de calcium + carbonate et bicarbonate de Na =
CaCl2 + Na 2CO3 + CO2 + H2O ß à Ca++ + 2HCO3- + 2NaCl
CaCl2 + 2NaHCO3 ß à Ca++ + 2HCO3- + 2NaCl
En résumé: Pour les ajustements quotidiens de calcium, utilisez soit du kalkwasser, manuellement ou avec l'aide d'un réacteur à calcium, soit un RAC si vous avez une décantation et qu'avec l'expérience savez contrôler le pH. Et si, uniquement si, vous n'arrivez pas à obtenir un taux de calcium acceptable remontez-le, exceptionnellement, avec du chlorure de calcium, dans ce cas ajoutez également du buffer ou bien vous utilisez une solution bi-composants.
Les polypes d'un sarcophyton sp.
Les coraux mous de la famille des sarcophytons muent périodiquement, ce qui est normal. Lorsque les conditions sont mauvaises les mues deviennent fréquentes ou très longues, signe d'un dérèglement de la qualité de l'environnement. Une meilleure hygiène, une filtration sur charbon actif, une vérification de la concentration en nitrates et phosphates remettront les choses en ordre. Les sarcophytons sont normalement très résistants, se bouturent facilement et croissent rapidement sous un fort éclairage. Dans de bonnes conditions, tous polypes ouverts, ils offrent un spectacle superbe rivalisant avec les coraux durs à petits polypes.
Compensation des elements iode et strontium
Ces éléments sont présents en très faible quantité. Les ajouts sont faits régulièrement sans mesures préalables, les kits n'étant pas très précis. Il faut donc agir avec une extrême modération. Bien que faiblement dosés, ils agissent de façon significative sur la croissance des coraux.
Si vous avez des coraux mous vous ajoutez chaque semaine un peu l'iode. Alternativement du iodure de potassium à 5% 0,5ml pour 100 litres et du lugol 1 goutte pour 100 litres. L'iode disparaît rapidement et les ajouts doivent être hebdomadaires.
Si vous avez des coraux durs, vous pouvez ajouter également du chlorure de strontium à 10%: 0,5 ml pour 100 litres toutes les deux semaines suffit.
Maintien de la salinite
Il faut conserver le niveau d'eau et une salinité correcte.
L'eau évaporée est douce, la compensation de niveau se fait donc au quotidien avec de l'eau osmosée (ou autre source d'eau douce de qualité et sans nitrates). Le niveau est ajusté régulièrement pour atténuer les variations. C'est le rôle de l'osmolateur qui compense le niveau automatiquement et constamment. On peut profiter de l'ajout d'eau douce pour mettre en goutte à goutte soit du Kalkwasser, du chlorure de calcium, du buffer, de l'iode, du strontium, du magnésium, etc. Ou bien encore utiliser un réacteur à hydroxyde banché sur l'osmolateur (capteur de niveau). Notez que les différentes solutions ne sont pas mélangées dans un ‘cocktail' mais utilisées séparément.
Nettoyer le filtre, l'écumeur, les organismes vivants ont tendance à retirer un peu de sel. Il est donc nécessaire de contrôler la densité dans l'aquarium pour ajuster la salinité lors du renouvellement partiel de l'eau. L'eau salée est préparée 24 H à l'avance et bien oxygénée (pompe à air + diffuseur) pour équilibrer le taux de CO2 avant le transfert. Les sels enrichis tels que Reef Cristal ont tendances à augmenter le pH et doivent être utilisés avec prudence.
Sarcophyton sp.
Sarcophyton sp.
Les changements d'eau
Les changements d'eau sont conseillés pour diluer la pollution , en retirant notamment une partie des nitrates et des phosphates qui risquent de s'accumuler dans un aquarium. Autre avantage : L'apport d'eau neuve pallie à une partie de la supplémentation des composants consommés naturellement par les organismes lors de leur croissance.
Dans un petit aquarium ces changements ont facilement un effet très significatif . Ils peuvent remplacer tout ou une partie du matériel d'épuration mécanique (écumeur, décantation, filtre externe) et celui chargé de la supplémentation en calcium, magnésium, carbonates (Réacteur A Hydroxyde, Réacteur A Calcaire, solutions bi-composants, buffer, etc.), ainsi que la micro-supplémentation : Iode, strontium, métaux et oligo-éléments.
Cela facilite beaucoup la tâche de maintenance au débutant confronté à une chimie (très) complexe de l'eau où les multiples interactions et difficultés de dosages posent parfois des problèmes insolubles (!) : "J'augmente le pouvoir tampon de l'eau (dureté) en ajoutant du buffer et je constate que le taux de calcium diminue ! J'ajoute du chlorure de calcium et le taux de magnésium chute... Mon pH varie énormément, que faire ?, J'utilise un RAH mais mon taux de calcium a chuté brutalement, pourquoi ?, Faut-il ajouter des oligo-éléments ?", etc. Aussi mieux vaut-il d'éviter de jouer à l'apprenti chimiste et utiliser une méthode simple avant d'avoir acquis un peu d'expérience et de pondération.
L'ajout d'un sel équilibré permet, à priori, de ne pas commettre d'erreur et d'avoir une situation maintenue à peu près correctement... Alors, le changement d'eau, une solution parfaite pour nos nano ? Oui, tout du moins, si on respecte quelques règles de bon sens.
Un changement d'eau c'est quoi en fait ? Eh bien c'est :
- Un choix d'ingrédients
- Une préparation
- Un protocole, ou guide d'utilisation
Le choix des ingrédients. Cela semble simple, il n'y a que deux composants : De l'eau et du sel. En fait il faut faire les bons choix.
L'eau douce, la qualité d'abord. Un des objectifs avoué du changement d'eau est la réduction des produits polluants, autant s'assurer que l'on n'en introduit pas ! La meilleure précaution est d'utiliser soit de l'eau osmosée, soit de l'eau minérale en bouteille.
L'eau osmosée est la solution 'classique' et l'achat d'un osmoseur est un bon investissement car un aquarium récifal utilise une assez grande quantité d'eau que cela soit pour les changements périodiques et aussi ceux nécessaires à la compensation de l'eau évaporée. Il suffit d'acheter un appareil de bonne qualité et de bien l'entretenir (il faut penser à changer cartouches filtrantes et membranes selon les recommandations du constructeur, attention au matériel d'occasion).
L'eau minérale en bouteille est l'alternative, économiquement possible avec un très petit aquarium (moins de 100 litres). La sélection de l'eau passe simplement par la lecture de l'étiquette : Un taux de nitrates (NO 3 ) inférieur à 1mg/l est une excellente indication.
En ce qui concerne le taux de minéralisation : Pour une préparation d'eau salée il vaut mieux une eau douce et un pH proche de 7 (ni trop de calcium ni trop de carbonate pour faciliter la dissolution du sel). Mais si c'est pour une compensation d'eau évaporée, une eau plus dure , contenant calcium et magnésium convient mieux pour supplémenter partiellement l'aquarium. L'eau de marque ' Cristalline ' a une bonne réputation sur les forums, cependant celle-ci semble avoir diverses sources et sites de production et certains sont moins recommandables. Pour cette raison je ne cite pas de marque et je conseille de toujours lire l'étiquette avant d'acheter un pack. C'est un très bon choix si l'eau est correctement sélectionnée et que son coût est acceptable (à vos calculettes !).
Enfin l'eau du robinet ne convient que rarement car trés (trop) souvent les nappes phréatiques sont polluées par les rejets agricoles et industriels. L'analyse systématique ou tout du moins très régulière est impérative, on recherche les nitrates 'marqueur' de la qualité globale de l'eau. Difficulté supplémentaire des additifs sont ajoutés par les distributeurs, ceux-ci sont destinés à l'assainissement des germes pathogènes ou encore à la protection du réseau, citons par exemple : Chlore, ozone, UV, produits de neutralisation du tartre, etc. L'eau peut aussi véhiculer des particules 'récupérées' pendant son cheminement dans le réseau (métaux lourds). Cela nécessite une étape supplémentaire de préparation pour réduire leur effet négatif sur les animaux de l'aquarium. Utiliser de l'eau du robinet est, certes, une solution peu coûteuse, mais elle est cependant risquée (le jeu en vaut-il la chandelle ?). A l'exception de quelques chanceux bénéficiant d'une source non polluée (mais cela va devenir de moins en moins fréquent) il vaut mieux purifier l'eau de conduite par un osmoseur puis aérer et filtrer l'eau sur du charbon actif pour obtenir une qualité satisfaisante.
Le Sel. Il est rassurant de faire un choix consensuel : Instant Ocean , d'Aquariums Systems (pour ne pas le citer) est la référence généralement admise. C'est certainement une bonne sélection, mais j'ose quelques remarques. AS propose aussi un sel qualifié de 'récifal'. Celui-ci est 'enrichi' pour mieux convenir à une utilisation dans un milieu où calcium, carbonates, magnésium, etc. sont puisés directement de l'eau, ingrédients vitaux au métabolisme des organismes marins, en particulier pour constituer le squelette calcaire de nos invertébrés. Ce sel, Reef Cristal est donc préférable ? Probablement mais sa composition diffère de celle de l'eau naturelle et lors de la préparation de l'eau, on sent une odeur ' chimique ' assez peu flatteuse. Les résultats sont cependant globalement bons. Je signale que je fais toujours un goutte à goutte avec ce type de sels car je les soupçonne de perturber les concentrations normales de l'aquarium (une éventuelle modification des paramètres comme le pH est possible). Les sels de type Red Sea sont plus naturels, je les préfère dans le cas de changements plus conséquents, en revanche, issus d'un processus naturel, ils apportent moins (?) de supplémentations et comportent un risque très minime d'importation d'éléments non désirés. Le sel qui semble faire l'unanimité est Tropic Marin , son prix est assez dissuasif mais (toujours l'avantage du nano) acceptable dans un petit volume. Ce dernier est aussi un plus difficile à se procurer.
Pour faire votre opinion consultez le débat ouvert sur les qualités des sels sur le fil :
https://forum.aceboard.net/4978-1215-20626-0-arriverai-jamais.htm
D'autres informations sur la composition de l'eau de mer et celle des sels du commerce :
https://mars.reefkeepers.net/Articles/EauDeMer.html
https://mars.reefkeepers.net/Articles/ChimieEdM.html
https://www.recifal.fr/chimie.htm
Pour ma part j'applique une règle simple : J'alterne les marques, selon l'usage que j'en fais, pour gommer les éventuels défauts et bénéficier des avantages. Bien entendu, si vous trouvez un sel qui vous satisfait pleinement vous pouvez le conserver pour toutes les utilisations. Notez qu'en 'primo remplissage' lors de la mise en route, un sel moins 'riche' est conseillé pour éviter une aide supplémentaire à l'eutrohisation (apport excessif de nutriments). Petite précision : Le sel n'est jamais directement ajouté dans l'aquarium, même pour ajuster la salinité. Une forte concentration est extrêmement dangereuse pour les organismes vivants. Il est toujours préférable d'attendre et de monter (ou descendre) la salinité par petits palliés en effectuant des remplacements d'eau régulièrement.
L'eau de mer naturelle. C'est une solution appliquée avec succès par quelques amateurs, elle est cependant sujette à beaucoup de précautions (j'exprime les mêmes réserves que celles faites à propos de l'utilisation de l'eau du robinet). En effet les pollutions d'origines agricoles et industrielles qui dégradent nos rivières se déversent en final dans la mer. Le prélèvement près des côtes est donc largement aléatoire. Pour information la croissance des coraux dans certains lagons tropicaux est inférieure à celle constatée dans nos aquariums... Surprenant n'est-ce pas ? En fait les lagons sont souvent pollués par l'activité humaine (insecticides, etc.) qui réduisent de façon très significative la croissance normale des populations qui vivent dans ces eaux. Autre inconvénient (qui peut être aussi un avantage), l'eau de mer naturelle n'est pas inerte et peut dissimuler des passagers clandestins. Ceux-ci peuvent prendre la forme d'un apport de nourriture zoo et phytoplancton aussi bien que celle de parasites. La solution passe par un puisage en profondeur (qui n'est pas très facile à réaliser), complété par un filtrage efficace avant l'utilisation. L'avantage est que l'on dispose malgré tout d'une eau équilibrée en grande quantité. C'est acceptable sous réserve de tests systématiques prouvant l'innocuité du prélèvement. Notez aussi que la quantité utilisée doit être compatible avec la législation en vigueur.
La préparation. Tout d'abord cette règle simple : On verse le sel dans l'eau et non pas l'eau dans le sel, cela peut sembler aller de soi mais il faut le savoir. Quelle quantité de sel ? Pour répondre à cette question il faut savoir à quelle salinité on veut arriver. En fait on parle très souvent de densité à la place de salinité car la densité est un paramètre plus simple à mesurer (il est aussi possible d'utiliser l'indice [réfractomètre] ou la conductivité pour caractériser l'eau de mer). L'aquariophilie récifale reproduit la salinité des zones tropicales (Océan Indien, Indonésie, Mer Rouge, Caraïbes). Les concentrations en sels pour ces régions sont assez proches et stables tout le long de l'année (à l'exception d'effets très localisés durant de fortes pluies dans les lagons et près des côtes). Les valeurs de densité mesurées sont comprises entre 1023 et 1026. Dans nos aquariums récifaux, c'est la valeur haute de 1026 qui est recherchée, propice à la croissance des invertébrés. Cette densité varie très légèrement en fonction de la température. Comme l'air, l'eau chaude est 'plus légère' que l'eau froide aussi une petite correction est nécessaire pour avoir la valeur réelle. Faut-il 26 grammes de sel pour faire une densité de 1026 ? Réponse : NON, il en faut beaucoup plus, environ 38 grammes par litre . Un petit programme (très pratique) vous permet de calculer combien de sel est à peu près nécessaire pour obtenir une densité voulue : https://www.webglaz.ch/artemias/ArmorDensity.html
(Attention il reste à intégrer le taux d'humidité contenu dans le sel, cette estimation ne suffit pas pour un résultat précis il faut mesurer la salinité avant utilisation.)
Prenez la précaution de fermer le sac de façon étanche, le sel est avide d'eau et va en absorber progressivement au fil des utilisations, changeant le poids nécessaire pour le même résultat. La bonne solution (merci Coyote) consiste à préparer toutes les doses individuellement ensachées à partir d'un paquet neuf, d'autres utilisent des bidons plastiques étanches, pour ma part je stocke le sel en refermant consciencieusement le sachet en le tenant fermé par une pince à linge.
Une fois les deux éléments en présence il faut les mélanger rapidement. Puis il faut attendre l'équilibre de la préparation , ce qui prend plusieurs heures : Température, quantité de gaz dissous, fin des réactions chimiques. La procédure habituelle consiste à brasser, par un bulleur ou une pompe de brassage, le mélange pendant 24H. Un thermoplongeur met le mélange à la température de l'aquarium. Même en cas d'urgence prévoir au minimum quelques heures pour que le mélange soit prêt à être introduit dans l'aquarium. A la fin de la période d'équilibrage il faut évaluer la salinité du mélange et celle de l'aquarium pour les mettre à la même valeur (en ajoutant soit de l'eau, soit du sel dans la préparation).
Pour se faire, le plus économique est de peser l'eau par l'intermédiaire d'un densimètre Si le mélange est à la température de l'aquarium, inutile de faire une correction, ce qui importe n'est pas tant la valeur absolue mais plutôt réduire la différence risquant d'entrainer un choc osmotique sur les animaux. A l'usage un réfractomètre apporte beaucoup de confort et n'est pas soumis aux défauts des densimètres (nettoyage minutieux des modèles à aiguilles, imprécision, fragilité et inconfort des modèles en verre). Si des additifs sont ajoutés (iode ou strontium par exemple) ils sont mis quelques minutes seulement avant l'utilisation qui se fait, dans ce cas, de préférence en fin de journée.
Le protocole. Il reste à verser le mélange dans l'aquarium. Bien entendu il faut d'abord retirer un volume équivalent dans l'aquarium. Si un filtre externe est utilisé, il est possible de tenir compte de ce volume en arrêtant et en isolant le circuit du filtre pour le nettoyer après le remplissage. Cette opération va malgré tout faire baisser le niveau d'eau dans l'aquarium. Il ne faut pas trop s'inquiéter car souvent les coraux et autres animaux sont résistants et supportent l'exposition à l'air (c'est souvent le cas des animaux du platier récifal pendant la marée basse). Il faut cependant faire attention aux échinodermes (oursins et étoiles de mer) qui supportent très mal une exposition à l'air même de très courte durée.
Avant de retirer l'eau il est possible de faire une tempête pour agiter les sédiments, en profiter pour nettoyer l'intérieur des vitres, siphonner ou clocher le sable, capter l'eau de surface, etc. Il est plus utile d'essayer de retirer une eau chargée en débris organiques et sédimentation excessive qu'une eau 'propre'.
Si l'eau est retirée rapidement, généralement sans inconvénient, l'ajout se fera, malgré la préparation très consciencieuse, avec précaution. L'idéal est de faire cela en goutte à goutte dans la décantation ou à la sortie d'une pompe de brassage afin de disperser le mélange en évitant les concentrations locales.
Combien d'eau faut-il changer ? Vaste question, la réponse dépend de la configuration et de l'âge de l'aquarium, du nombre de grands animaux (poissons), des apports de nourritures, de l'équipement (présence d'un écumeur, d'une décantation), du résultat des mesures (NO 3 , PO 4 ) et de l'observation attentive de l'aquarium. Ces paramètres pondèrent la fréquence et le volume des échanges.
Avec nos petits aquariums le changement d'eau n'est ni une grande corvée, ni un coût important. De plus les petits volumes ne sont pas aptes à conserver beaucoup de poissons (en-dessous de 100 litres seules quelques petites espèces sont possibles). Dans cette configuration le matériel peut être fortement réduit. Les changements d'eau assurent alors le rôle joué par les équipements de filtration mécanique. Mais n'oubliez pas que l'équilibre de l'aquarium repose toujours sur une autoépuration biologique fondée, notamment sur les pierres vivantes .
Changer un volume important est plus efficace que faire plusieurs changements pour un volume total équivalent. La pollution est ainsi plus rapidement diluée mais, en contre partie, le bouleversement risquant d'être apporté par de l'eau neuve, est également plus ressenti. Aussi il faut trouver avec, l'expérience, une juste mesure entre la fréquence des changements et le volume changé chaque fois.
Une bonne base consiste à changer entre 5% et 10% du volume par semaine. Changer un volume plus important n'est justifié qu'en cas de problème.
De cette façon, vous acquerrez progessivement l'expérience et la maitrise nécessaire au maintien des paramètres de l'eau, sans trop de complication dans un premier temps, et lorsque le moment sera venu (vos premiers coraux durs, dans un an !), la mise en oeuvre d'un RAH ne sera qu'une formalité :-)
Remarques concernant les additifs
Tous les additifs sont disponibles chez votre revendeur ou par VPC sous différentes appellations commerciales. Vérifiez bien que le produit est compatible avec un usage pour aquariophilie marine récifale. Lisez attentivement le mode d'emploi et respectez les doses prescrites par le fabricant.
Ces additifs peuvent aussi être aussi avantageusement achetés en pharmacie sous forme de produits purs. Les produits purs (chimiques) ainsi que leur utilisation et dosage sont indiqués dans ce manuel. Aidez-vous des chapitres Valeurs moyennes, contrôle des paramètres et Additifs compositions et dosages.
Agissez avec parcimonie, un surdosage est toujours tentant, souvenez-vous que : Le plus est l'ennemi du bien.
Les animaux sont très sensibles aux variations et, sauf urgence exceptionnelle et désespérée, les ajouts et correctifs doivent être mesurés de façon à ne pas modifier rapidement le milieu. Ceux-ci sont faits soit dans la décantation, soit directement à la sortie d'une pompe de brassage pour éviter une concentration locale trop importante. CFErreurs à ne pas commettre.
La règle est de ne pas changer la valeur d'un paramètre de plus de 1 à 2% par jour. Par sécurité il faut appliquer un faible dosage de test pour vérifier de son action le lendemain. La dose est ainsi ajustée graduellement.
Un bac Jaubert (ou DSB) doté d'une grande quantité d'aragonite est plus stable du point de vue des paramètres physico-chimiques par la dissolution lente du substrat calcaire sous l'action du CO2 comme dans un RAC. Les méthodes Jaubert et DSB sont cependant plus complexes à maîtriser pour un débutant. En particulier la phase de démarrage est longue et la lutte avec les algues filamenteuses et les cyanobactéries, très délicate. Il faut être patient et on ne dispose pas de l'assistance d'un écumeur, celui-ci étant à priori absent du système Jaubert. Pour ces raisons il est préférable de commencer avec la méthode berlinoise.
Entretien du materiel
L'entretien du matériel à déjà été abordé dans les différents chapitres consacrés aux équipements, il s'agit principalement:
- Du renouvellement annuel des lampes HQI ou tubes fluorescents. Si votre installation utilise plusieurs lampes, essayez de décaler le changement dans le temps de manière à limiter les variations d'intensité. Une lampe HQI d'avance permet l'échange rapide en cas de panne.
- Du changement bimensuel du diffuseur d'air pour les écumeurs fonctionnant avec une pompe à air.
- Du nettoyage périodique des pompes (crépines) et de l'écumeur (les prises d'air se bouchent régulièrement).
- Du renouvellement des kits de mesures. Du changement annuel des pré filtres de l'osmoseur (un osmoseur peut durer 3 ans à condition qu'il ne sèche pas).
- De la vérification de l'usure et du vieillissement du matériel (durcissement des gaines des fils électriques, douilles, trace de rouille ou d'oxydation, etc.). Le milieu marin est particulièrement corrosif et le matériel est durement éprouvé.
Pachyclavularia viridis. Joli corail résistant et même envahissant
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